Fermin


Faire des Vagues
Recherche mémorielle sur l’image militante, travail réalisé à partir d’une veille menée durant deux ans.


“30km de désert, des roseaux, des cailloux et presque toujours le mistral.”* (2021-2023)

Projet de recherche plastique, pensé à partir de l’œuvre de Frédéric Mistral, Mirèio et la lecture du livre de Sylvain Prudhomme, Légende.
Mistral nous raconte une histoire d’amour impossible en Camargue, qui ancre autant que décrit Arles, la Camargue et la Provence, Mireio devient ici mon prétexte de déambulation. Je pars à la recherche de ses traces pour tenter de comprendre ce qu’elle est devenue cette figure mythique, ce qu’elle aurait à me dire de nos manières contemporaines d’habiter le monde.
Mirèio, j’essaye ici de la transfigurer pour travailler sur les images stéréotypées qui construisent nos identités de genres, nos cultures, nos manières de percevoir les espaces que nous habitons. C’est un travail sensible et politique sur nos héritages, ce que l’on reçoit et ce qu’on lui donne. 

Le projet, entre documentaire et fiction, s’attache tout autant à déconstruire la figure de l’artiste tout-puissant à travers son œuvre, que les stéréotypes liés aux espaces, aux genres, aux différentes cultures. Je propose une forme de réparation à travers l’imaginaire. Et crée ainsi une manière d’hériter et de se projeter dans un monde contemporain. Enfin, ce projet parle aussi de la représentation de ce qu’on appelle maladroitement «le sud» ; un espace qui dans cette recherche devient petit à petit dans une île artificielle, un paysage lointain, exotique et parfois, souvent romantisé.


*Extrait du livre Légende de Sylvain Prudhomme

Commande photographique de la chambre d’agriculture du Gard (2022)
Je ne vois plus la laine brûler
En 2022, nous avons entamé un travail sur la laine invendue en Cévennes après une commande photographique, avec Francesco Canova. Nous avons découvert au contact d’éleveurs gardois que la laine est jetée. C’est un phénomène nouveau: pour la première fois la laine est délaissée, inutile. Cette situation découle de plusieurs facteurs, notamment l’essor des matériaux synthétiques dérivés du pétrole dans l’industrie textile, la réduction de la demande par le principal consommateur de l’aine : l’armée. Cette matière noble, qui a longtemps été source de richesse, est désormais considérée comme inutile. On ne peut même pas la brûler, alors elle est abandonnée, jetée et oubliée. C’est à partir de ces éléments que nous avons entamé l’écriture photographique du projet. Une écriture faite de traces et d’indices, comme une image décomposée. Nous avons fait le choix jusqu’ici de se concentrer sur les éléments qui gravitent autour de la laine, pour tenter de rendre compte de l’écosystème et de la vie auquelle elle est liée. Dans ce projet nous tentons de donner aux images une forme de suspension : qu’elles soient traversées par une part de doute sur ce qui pourrait les lier ou les dépasser; de la même manière que la problématique de la laine nous dépasse.




Entretien avec l’équipe du Cirdoc lors de notre résidence en Février 2023, à propos de notre projet “Je ne vois plus la laine brûler”. Episòdi 8 : a l'entorn del mond pastoral cevenòl, per Estela Blénet e Francesco Canova • Podcast • Tè ! lo podcast (podcastics.com)