Elle suit d’abord des études de sciences politiques et de droit puis intègre l’ENSP en 2019. Durant ces années à l’école elle développe une pratique artistique qui se questionne sur l’image et ses usages populaires.
Son travail prend la forme d’installations, de courts métrages, de textes et de photo- graphies. Estela travaille depuis l’image qu’elle considère comme une trace à récolter, comme une matière première pour regarder nos manières d’occuper et d’habiter les espaces qui nous entourent. A partir de ce constat elle utilise l’image comme moyen d’agir sur le monde et tente de travailler un renouvellement des imaginaires à travers une forme de fiction-documentaire sensible permettant un questionnement sur nos héritages culturels et nos identités.
Son travail s’articule à partir d’une recherche de fin d’études qui prend la forme plastique d’un carnet et d’une veille consultable via un site internet. Cette recherche porte sur l’image militante et le militantisme en ligne. La question qui traverse ce mémoire et la recherche qu’Estela pose depuis au sein de sa pratique est celle de l’agir à partir d’une image et des soubassements politiques de toute photographie.
Plastiquement, elle re travaille cette question de l’agir à partir de l’œuvre littéraire Mirèio de Frédéric Mistral. Histoire emblématique de la région provençale, histoire d’amour impossible entre Mireio et Vincent, qu’Estela choisie de re travailler en uti- lisant Mireio comme prétexte de déambulation. A partir de cette figure, elle part chercher et créer les traces de cette histoire pour tenter de comprendre ce que ces traces peuvent dire d’un monde contemporain.
Estela tente de déromantiser ce personnage féminin ancré dans le romantisme, stéréotypé, cantonné au beau à l’amour, au sacrifice pour celui-ci.
Elle se sert également de cette histoire pour travailler les clichés et stéréotypes qui collent à la Provence et la Camargue. Elle trouve ainsi un équilibre, pour construire un dialogue entre différentes iconographies et crée une balade photographique qui parle d’une manière populaire et contemporaine d’utiliser l’image, une manière de se projeter dans celle-ci et dans un espace.
En 2022, elle commence également un travail sur la laine invendue en Cévennes après une commande photographique avec Francesco Canova. Ensemble ils entreprennent d’écrire un scénario: une satire qui raconte l’histoire d’une bergère cévenole attachés à ces terres, qui fi- nit par vendre sa laine a une riche mécène de la région, puis ayant fait af- faire et perdue la tête d’un trop d’argent, part à Dubaï avec ses moutons.
Ce projet est naît lors d’une résidence au CIRDOC et s’accompagne par tout un travail photographique sur la laine, ses usages, l’histoire qu’elle porte, le chemin qu’elle fait parcourir aux deux artistes qui es- saient réellement de revendre la laine a une mécène de la région. Ainsi, ce projet joue sur la dualité entre réalité, fiction, possibles et imaginaires.
2023
en cours de réalisation Fermin, court métrage
-Juillet, résidence de création, Aveyron, Dètz
-Juillet, résidence de création, EHPAD des Alpilles, Rouvrir le monde/DRAC Paca
- Juin, diplôme de l’ENSP
- Février, résidence de création au CIRDOC
- Assistante de Franck Hirsch et du laboratoire image en mouvement de l’ENSP
2022
- Avril/Aout, commande photographique chambre d’Agriculture du Gard
2021
-Septembre/Octobre, 1er assistante caméra sur le tournage de La Seria d’Amic Bedel et Julien Campredon, produite par France3, AnderaAndera et PIGET
-Juin, Exposition collective Shopping Promenade, Arles contemporain,
2020
-Septembre, exposition collective Fringale, été indien, Arles
-Atelier “initiation à la photographie” avec les classes de seconde du lycée Pasquier, Arles